J’ai réalisé des travaux sur les parties communes sans autorisation de la copropriété.

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Travaux non autorisés en copropriété : Risques réels et solutions pour éviter le pire

Vous avez installé une climatisation, fermé un balcon pour en faire une loggia ou percé un mur porteur sans l’accord préalable de l’Assemblée Générale ? Vous pensiez peut-être que ces travaux, réalisés chez vous ou sur votre terrasse, ne regardaient personne d’autre.

Attention : en copropriété, la frontière entre « chez soi » et les « parties communes » est stricte. Voici concrètement ce que vous risquez et comment réagir si les travaux sont déjà faits.

  1. Le risque majeur : la remise en état forcée (démolition)

La loi est claire. Si vous avez touché aux parties communes (murs porteurs, toiture, façade) ou à l’aspect extérieur de l’immeuble sans autorisation, vous êtes dans l’illégalité.

Le syndicat des copropriétaires peut vous assigner en justice, y compris en référé (procédure d’urgence). La sanction la plus courante n’est pas une simple amende, mais la condamnation à la remise en état des lieux à vos frais.

Concrètement, cela signifie :

  • Démontage complet de l’installation (véranda, climatiseur, cabanon de jardin).
  • Rebouchage et remise à neuf des murs ou sols impactés.
  • Astreintes journalières : Le juge peut fixer une somme (par exemple 100 € par jour) à payer tant que la remise en état n’est pas effectuée.

Le saviez-vous ? Même si les travaux sont privatifs (ex: abattre une cloison dans votre salon), s’ils impactent la solidité de l’immeuble ou les parties communes (conduits, canalisations), l’autorisation est obligatoire.

  1. La double peine financière

Agir sans autorisation est un pari financier extrêmement risqué. En cas de litige, vous vous exposez à une facture triple :

  1. Le coût de l’installation initiale (perdu).
  2. Le coût de la dépose et de la remise en état (souvent onéreux).
  3. Les frais de procédure et les honoraires d’avocat (article 700 du Code de procédure civile) que le juge peut mettre à votre charge.
  1. L’argument « Mais mon voisin l’a fait ! »

C’est l’erreur la plus fréquente. De nombreux copropriétaires pensent être protégés car d’autres résidents ont réalisé des travaux similaires par le passé sans être inquiétés.

Juridiquement, l’illégalité ne crée pas de droit. Le fait que le syndic ou les copropriétaires aient toléré des infractions par le passé ne justifie pas la vôtre. Le juge ne retiendra pas cet argument pour vous exonérer. Chaque infraction est jugée individuellement.

  1. Vous avez déjà fait les travaux : quelle solution ?

Si vous lisez cet article alors que les travaux sont terminés, tout n’est pas forcément perdu. Il existe une issue : la régularisation a posteriori.

Vous devez soumettre une résolution à la prochaine Assemblée Générale pour faire valider les travaux déjà exécutés.

  • Si l’AG vote « POUR » : Vos travaux sont sauvés et deviennent légaux.
  • Si l’AG vote « CONTRE » : Vous vous exposez aux risques cités plus haut (démolition).

Notre conseil : Ne restez pas dans l’ombre. Prenez les devants en contactant votre syndic pour préparer un dossier technique solide (avis d’architecte, photos, plans) afin de rassurer les copropriétaires et maximiser vos chances d’obtenir une régularisation lors du vote.

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